Quel est l'impact environnemental du vin nature ?

Le vin nature se distingue par des pratiques respectueuses de l'environnement, en phase avec les principes de l'agriculture biologique et biodynamique. En bannissant l'utilisation d'intrants chimiques de synthèse (pesticides, engrais), en favorisant la biodiversité et la vie des sols, la viticulture nature cherche à minimiser son impact sur les écosystèmes. L’absence d'ajouts œnologiques (levures, sulfites) lors de la vinification permet aussi de réduire l'empreinte environnementale, en évitant le recours à des produits issus de l'industrie chimique. Enfin, beaucoup de vignerons nature privilégient les circuits courts et les emballages éco-responsables (bouteilles allégées, bouchons en liège), limitant ainsi les émissions liées au transport et au conditionnement. Une étude de l'IFV a estimé qu'un litre de vin nature émet en moyenne 1,1 kg équivalent CO2, contre 1,5 kg pour un vin conventionnel. Le tableau ci-dessous résume les principaux postes d'émissions :

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Mais une viticulture biologique rime-t-elle toujours avec une réduction de l'impact écologique ?

Si le vin bio et la nature a globalement un impact environnemental moindre, certaines pratiques peuvent paradoxalement alourdir son bilan. C'est le cas de l'utilisation du cuivre, seul fongicide autorisé en bio pour lutter contre les maladies de la vigne comme le mildiou. Or le cuivre, même d'origine naturelle, s'accumule dans les sols et présente une forte écotoxicité. De même, le travail mécanique du sol, souvent privilégié pour éviter les herbicides, entraîne une consommation accrue de carburant et donc davantage d'émissions de CO2. Certains traitements à base de soufre, autorisés en bio, peuvent aussi avoir un impact non négligeable. Enfin, les rendements généralement plus faibles en viticulture biologique impliquent de cultiver davantage de surfaces pour un même volume produit, avec un bilan carbone au litre de vin qui n'est pas toujours meilleur.

Il est donc important de raisonner au cas par cas et d'adopter les pratiques les plus adaptées à chaque terroir. L'enjeu est de concilier qualité du vin, préservation de l'environnement et viabilité économique des exploitations.

Quelles solutions pour améliorer le bilan carbone du vin ?

Au-delà du choix d'un mode de production biologique, de nombreux leviers existent pour réduire

l'empreinte environnementale du vin, de la culture de la vigne jusqu'à la mise en marché :

Optimiser les traitements phytosanitaires (modélisation, pulvérisation de précision) et favoriser les alternatives aux pesticides (confusion sexuelle, bio contrôle)

Réduire le travail du sol et développer l'enherbement pour stocker du carbone

Améliorer l'efficacité énergétique des chais (isolation, éclairage LED, énergies renouvelables)

Alléger les bouteilles en verre et développer des emballages alternatifs : bag-in-box, PET recyclé, consigne

Optimiser la logistique et les circuits de distribution (transport maritime, ferroviaire, points de vente en vrac)

Valoriser les coproduits de la vinification (marc, lies) et recycler les déchets

Des initiatives innovantes voient aussi le jour, comme la récupération du CO2 des fermentations pour produire du bicarbonate utilisable dans l’industrie. La filière s'organise avec des projets ambitieux comme ACYDU ou Enviprov pour mesurer son empreinte et identifier les meilleures pratiques. L'objectif affiché est d'atteindre la neutralité carbone à l'horizon 2050, un défi majeur qui nécessitera l'engagement de tous les acteurs, des vignerons aux consommateurs. En choisissant des vins nature et en étant attentif aux démarches environnementales des producteurs, chacun peut contribuer, à son échelle, à construire une viticulture plus durable et respectueuse du vivant. L'avenir du vin passera nécessairement par une réduction de son impact, pour le plaisir de tous et la préservation de notre planète.